Le travail hybride : mieux répondre aux évolutions

Le 05 décembre, nous avons animé avec MyRHline, un webinaire sur le travail hybride, évoquant ainsi les résultats de l’enquête menée par l’institut CSA Research pour Parella. Une étude menée auprès de 300 dirigeants et 500 salariés sur l’évolution des environnements de travail.

Voici les retours et apprentissages issus des échanges de Coralie Delfosse, Directrice Développement & Transformation RH à l’Assurance Retraite Caisse Nationale (CNAV), Eve Laroudie, Directrice Executive en charge des Ressources pour la Société du Grand Paris ainsi que Diane Mendes, Manager People and Transformation chez Parella :

Télétravail et travail hybride, une réalité à deux vitesses.

Trois ans après la crise sanitaire, 55 % seulement des salariés ont accès au télétravail.

La situation est très inégale selon la localisation et les profils d’entreprises : ainsi la part des salariés pouvant télétravailler est de :

  • 69 % en IDF contre 50 % en régions,
  • 38% dans les petites structures contre 62% dans les plus grandes.

Pourtant le télétravail semble avoir conquis les salariés. Parmi ceux qui y ont accès, 3 profils se dessinent : ceux qui y ont recours au maximum de ce qui est autorisé (ils sont majoritaires à 41 %), ceux qui à l’inverse viennent au bureau tous les jours sauf exception (30 %) et enfin ceux qui profitent de la flexibilité qui leur est offerte (29 %)

Depuis la fin de la crise sanitaire, le nombre de jours de télétravail autorisés et les modalités de télétravail n’ont pas évolué pour respectivement 43 % et 47 % des salariés. Dans les entreprises où les choses ont changé, le nombre de jours accordés a augmenté pour 37 % d’entre eux et les modalités se sont plutôt assouplies pour 32 %.

Quel retour d’expérience de nos invités sur le télétravail ?

Eve Lavoudie, explique qu’avant la crise Covid, un accord de télétravail de 1j/semaine était en place au sein de la Société du Grand Paris tandis qu’après le confinement, ils sont passés à 2j/semaine, ce qui était inévitable compte tenu des habitudes prises. 

Le télétravail s’est alors généralisé auprès des collaborateurs.  Il n’y a pas de différences de jours télétravaillés selon les postes, fonctions ou encore métiers. Chacun peut télétravailler chez soi ou bien dans une autre région du territoire national, notamment pour ceux qui sont domiciliés dans des régions hors Ile de France.

Pourtant le présentiel prédomine avec en moyenne 1,6j de télétravail par semaine pris. Et 42% des collaborateurs ne posent jamais de jours de télétravail.

Coralie Delfosse, nous partage que la CNAV et son réseau (Carsat, CGSS, CSS) ont engagé depuis de nombreuses années la réflexion autour du télétravail, avec notamment un premier accord signé à l’échelle de la CNAV dès 2014. La CNAV et son réseau n’ont pas été exempts des phénomènes de démocratisation et d’intensification du télétravail, avec un taux moyen de 82% de télétravailleurs au sein du réseau.

À l’échelle de la Caisse Nationale, un nouvel accord vient flexibiliser la pratique du télétravail avec un système de droit commun plus responsabilisant caractérisé par une enveloppe annuelle de 100 jours de télétravail, utilisable en fonction du métier exercé et des exigences associées, ainsi que des problèmes occasionnels (grèves de transports, intempéries…). Dans le même temps, un maintien de l’attention portée aux moments ou aux situations sensibles ou de fragilité par une formule dérogatoire à trois jours par semaine a été mis en place : handicap, aidants, femmes enceinte, seniors, parents de jeunes enfants, éloignement géographique… 

Cette mise en place s’inscrit dans un contexte avec une conviction forte d’un télétravail raisonné, point d’équilibre entre travail sur site et travail à distance, entre règles communes et personnalisation des organisations de travail. 

Un choix qui permet de repenser les lieux pour proposer des espaces plus collaboratifs pour là encore permettre aux équipes de gagner en flexibilité selon leurs usages. 

travail hybride

Le Flex-office plait aux salariés, car il favorise les rencontres et échanges

Les bureaux sont toujours d’actualité avec la venue pour le lien social et l’efficacité au travail

Comme en 2022, l’aménagement des espaces de travail joue un rôle sur le bien-être des collaborateurs (91 %) et leur performance (82 %).

Quand on les interroge sur l’enjeu prioritaire dans la mise en place du travail hybride, les salariés répondent majoritairement les outils (40 %), exprimant ainsi leur besoin opérationnel et fonctionnel au quotidien. Sur la même question, les réponses des dirigeants se répartissent équitablement entre le management (33 %), les outils (30 %) et l’accompagnement des collaborateurs (30 %), traduisant une vision plus globale du sujet.

Les salariés ont toujours plaisir à venir au bureau. Si, comme l’an dernier, ils y viennent pour voir leurs collègues (lien social, 69 %), cette année, ils y viennent aussi pour travailler plus efficacement (56 %).

L’espace de travail reste un puissant levier d’attraction et de rétention des collaborateurs. 69% trouvent qu’un bel espace de travail est un élément décisif pour s’épanouir au bureau, qu’il est un vecteur d’image et un outil de communication interne impactant la marque employeur.

Faisant souvent partie de l’équation du travail hybride, le flex office reste stable par rapport à l’an dernier et concerne un quart des salariés, qui l’apprécient toujours. Ils sont ainsi 73 % à trouver que c’est une bonne chose. Un chiffre qui monte à 81 % en IDF et 76 % chez les moins de 35 ans.

Quel retour d’expérience de nos invités sur le flex office et travail hybride ?

Diane Mendes, explique que si le temps d’adoption varie selon les contextes, ceux qui le pratiquent en perçoivent l’avantage.

A la CNAV, des aménagements sont en cours, intégrant davantage d’espaces collaboratifs et alternatifs. Coralie nous explique, qu’aujourd’hui, une réflexion autour du bureau de demain est en cours dans le but de revisiter l’expérience de travail, notamment dans les espaces. Pour ce faire, une étude interne a été menée afin d’appréhender les attentes et besoins des collaborateurs.

Partager des moments entre collègues et collaborer avec eux est ressorti comme un enjeu prioritaire, tout comme la recherche d’un confort de travail (équipement, ergonomie), ou le besoin d’espaces pour s’isoler. L’appropriation des espaces et des outils passe aussi par une réflexion autour de la manière de collaborer (sur site ou à distance).

Pour accompagner ces réflexions, une démarche est en cours, au sein de la CNAV, sur les outils numériques afin d’en faciliter leur appropriation et offrir ainsi la meilleure expérience digitale aux salariés.

 

A la Société du Grand Paris, une réflexion pour faciliter la mobilité au sein du bâtiment avait été lancée avant le confinement. Le projet d’aménagement du nouveau siège social avait été mené en intégrant l’équipement en travail hybride, avec des outils simples et faciles d’utilisation. Tout a été pensé afin de permettre la mobilité des collaborateurs au bureau, et en dehors.

Afin de favoriser le travail collaboratif, le projet intégrait également des espaces plus ouverts. Les locaux ont été pensés en « flex ready », pour permettre de proposer des lieux de vie et de travail facilement adaptables selon les besoins de équipes à terme. Le dernier baromètre interne révélait que 95% des collaborateurs étaient satisfaits de leur environnement de travail.

flex office, travail hybride

L’espace de travail au service de l’expérience collaborateur

Comme en 2022, l’aménagement des espaces de travail joue un rôle sur le bien-être des collaborateurs (91 %) et leur performance (82 %).

Son impact sur l’image de l’entreprise progresse même de 7 points selon les salariés à 83 %. Des espaces de travail qui doivent incarner les valeurs et l’histoire de l’entreprise (pour 31 % des salariés) mais aussi son activité et ses produits (pour 28 % d’entre eux).

Les salariés attendent de leur entreprise qu’elle investisse dans l’aménagement de ses espaces de travail. Ces investissements doivent porter sur la dimension QVT des espaces en priorité (81 %) mais aussi sur leur dimension éco responsable (74 %) et enfin les équipements (68 %). On notera que les attentes des salariés sont nettement plus élevées que les intentions des dirigeants (plus de 10 points d’écart).

Autre aspect important de l’expérience collaborateur attendue : les services proposés aux salariés.  Les attentes des salariés sont encore nettement supérieures à l’offre proposée par les dirigeants. On notera tout de même les progrès faits sur l’offre de restauration, proposée par 35 % d’entre eux, en progression de 7 points par rapport à 2022.

Quel retour d’expérience de nos invités sur le télétravail

Diane Mendes rappelle l’importance de bien définir ce qui apportera le plus de sens pour les utilisateurs et l’entreprise.

L’expérience collaborateur est un sujet clé pour Coralie Delfosse. Pour y répondre, la CNAV propose parmi de nombreuses réflexions, une belle offre de services : mise à disposition de places de crèche pour les collaborateurs des sites franciliens, une médiathèque ou encore des animations sportives.

Eve Laroudie, explique que l’aménagement de la Société du Grand Paris est basé sur les valeurs de l’entreprise qui sont « ensemble, responsable, exigence ». La question de la QVT est chez eux très importante.

De nombreux outils et services sont proposés à nos collaborateurs et font partie de l’environnement de travail. Fortement utilisés, on retrouve la salle de sport ou la salle de sieste. L’entreprise propose également un service conciergerie et un restaurant d’entreprises. Depuis la pratique plus étendue du télétravail, la SGP a réduit la voilure en termes de service en conciergerie car le besoin est moindre. Cependant la dimension RSE et notamment le développement durable a pris plus d’ampleur et passe par un usage plus important du vélo par exemple avec la nécessité de faciliter l’accueil des cyclistes (places de parking, service d’entretien, forfait mobilité durable …), mais aussi par l’attention portée à la qualité de la restauration et l’ensemble de la chaîne alimentaire.

Tant pour la CNAV que pour la Société du Grand Paris, l’éco-responsabilité est au cœur de l’entreprise : cela passe par la mobilité et le tri et recyclage des déchets.  

Une réflexion autour des espaces évidemment et de leurs empreintes bâtimentaires, mais pas que, selon Coralie. C’est également poser la question de l’empreinte carbone des déplacements, de la place de la viande dans l’organisation de séminaire ou encore de l’accompagnement de des collaborateurs sur ces questions, qui ont de leur côté aussi beaucoup de choses à apporter sur le sujet. 

espace de travail hybride

Nouveaux modes de travail, seriez-vous prêt à les tester ?

Près des 3/4 des salariés apprécieraient la semaine de 4 jours, tandis que moins d’1/4 des dirigeants seraient prêts à tester.  41 % des salariés seraient ravis de pouvoir vivre où ils veulent, ce que moins d’un dirigeant sur cinq serait prêt à tester.

A la CNAV, le télétravail raisonné a toujours été l’objectif, le 100% télétravail n’est de fait pas envisagé. La semaine de 4 jours est, quant à elle, en expérimentation auprès d’une vingtaine de salariés depuis plus de 8 mois, et va se prolonger au cours des prochains mois au regard des premiers retours positifs. Pour autant, l’idée n’est pas tant d’en faire la norme, mais plutôt d’offrir une possibilité supplémentaire de personnalisation en matière d’organisation du travail.

Pour la société du Grand Paris, les réflexions portent sur la renégociation d’un accord sur le télétravail suite à l’expérience des 2 dernières années post confinement. Elle va commencer également à introduire progressivement du flex, attente finalement exprimée naturellement par les collaborateurs pour des raisons d’efficacité opérationnelle.

Découvrez les résultats de l’enquête intégrale