Article | Les free-lanceurs sont dans l’ascenseur !
Free-lanceurs, autoentrepreneurs, contractors et autres travailleurs indépendants montent inexorablement en puissance et deviennent une force indispensable aux entreprises, avec laquelle ces dernières doivent apprendre à travailler et cohabiter. Ce qui n’est pas sans incidence sur l’aménagement des bureaux et la réinvention des espaces professionnels.
On les croise de plus en plus souvent dans les ascenseurs des entreprises. Leur nombre ne cesse de croître, leurs compétences sont recherchées, leur souplesse d’organisation et leur réactivité sont appréciées des entreprises. Tout comme leur compétitivité-prix! La liberté associée à leur statut d’indépendants se reflète dans la flexibilité accrue des espaces de travail, qui deviennent à leur image : polyvalents, évolutifs, agiles. Avec les free-lanceurs, il n’y pas que les horaires qui peuvent être aménagés : le cadre de travail aussi !
L’ascenseur se remplit de plus en plus de free-lanceurs…
Le phénomène est ancien mais prend une ampleur inédite même s’il faut se méfier des prophéties sur la fin du travail salarié. Aux États-Unis, les freelances représentent aujourd’hui un peu plus du tiers (34%) de la main-d’œuvre et l’on pense qu’un actif sur deux pourrait être indépendant d’ici dix ans. En Europe, leur nombre a augmenté de 45% en une décennie.
La France en compte 2,3 millions sur un total de 28 millions d’actifs. Leur part explose chez les jeunes. Et ce n’est qu’un début, vu l’envolée du « désir d’indépendance » chez tous les actifs soucieux de ne plus relever d’un employeur unique, avides de multiplier missions et expériences, et décidés à privilégier la liberté sur la sécurité de l’emploi. Le statut de freelance n’est pas forcément un ascenseur social mais il est synonyme de mouvement !
Ils inspirent l’entreprise, qui doit savoir les gérer et les accueillir
Être agile, faire travailler de bons spécialistes au cas par cas et sans rigidité statutaire, optimiser sa masse salariale en faisant appel à des prestataires extérieurs fidélisés ? C’est l’ambition d’un très grand nombre d’entreprises. Qui s’appuient pour cela sur les free-lanceurs. Un besoin urgent et précis ? L’entreprise décroche son téléphone – ou utilise l’une des nombreuses plates-formes spécialisées, et l’indépendant s’arrête à son étage, prêt à s’y mettre.
Gérer cette force de travail qualifiée mais mobile et exigeante – surtout quand ses carnets de commande sont pleins et ses honoraires payés rubis sur l’ongle – ne va pas de soi. C’est devenu un vrai métier, à mi-chemin entre les RH et les achats, avec un intitulé de poste explicite : Chief Freelance Officer (CFO). A ne pas confondre avec le Chief Finance Officer !
Les freelances « apportent des connaissances et un savoir-faire qui aide la société à innover : ce sont des agents importants de la transformation de l’entreprise », juge Laetitia Vitaud, spécialiste du futur du travail. Selon une étude récente du cabinet Hays , si 63% des entreprises interrogées n’ont jamais recours à des freelances, 30% envisagent de faire appel à eux de manière plus soutenue dans les douze prochains mois. Pour un besoin particulier et ponctuel nécessitant des compétences externes. Ou pour satisfaire un besoin récurrent sans passer par la case embauche. Ou encore pour alléger la charge de travail des équipes.
A l’entreprise de gérer cette force de travail supplétive, de veiller à ce qu’elle soit bien traitée et délivre dans de bonnes conditions. Ce qui peut passer par la mise à disposition d’un espace de travail adapté. « Que les entreprises le veuillent ou non, elles feront face à cette explosion du travail indépendant et devront apprendre à gérer ces freelances, en plus de leurs propres salariés », estime Bertrand Moine, cofondateur de Digital Village.
Les espaces de coworking comme hub entre l’entreprise et les indépendants
Le coworking constitue l’une des réponses aux difficultés liées au travail solitaire du « free ». Rien d’étonnant si le nombre de ces lieux d’innovation sociale et de réinvention des conditions de travail explose. Les indépendants les plébiscitent pour la qualité de l’environnement et de l’accès internet, la nature de l’offre (plateaux ouverts, salles de réunion, animations, etc.) ou encore la possibilité de se constituer un réseau et de travailler en communauté sur certains projets. Sans oublier la simplicité et la souplesse des formules de location.
La flexibilité des formes de bail (au mois, à la journée voire à la demi-journée), les coûts de structure réduits, la polyvalence des usages de ces tiers lieux inspirent aussi les entreprises qui voient en ces lieux une véritable alternative au manque d’espace, temporaire ou non, au sein de leurs bureaux.
Les centres de coworking constituent alors un moyen commode de loger des groupes de projets dans un lieu ouvert aux indépendants, composé d’espaces réservés, de salles de travail flex et de privatisations occasionnelles sur-mesure. Salariés ou contractors : les deux populations peuvent s’y côtoyer au quotidien tout en conservant leur indépendance.
Révolution dans les têtes, révolution dans les bureaux
Nul doute que la montée en puissance des indépendants de tout acabit a, et continuera à avoir, un impact profond sur la demande de bureaux « agiles ».
Ils ont contribué à l’avènement des espaces de travail modulaires, multitâches, connectés, ouverts et intégrés à leur écosystème urbain… et composés de territoires adaptés à toutes les catégories d’occupants, internes et externes. Dont les free-lanceurs, de plus en plus nombreux à appuyer sur tous les étages de l’ascenseur !
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